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 Le ridicule ne tue pas, il pousse au suicide

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Le ridicule ne tue pas, il pousse au suicide Empty
MessageSujet: Le ridicule ne tue pas, il pousse au suicide   Le ridicule ne tue pas, il pousse au suicide Icon_minitimeVen 13 Jan - 9:16


Girl you got my heartbeat runnin’ away
Beating like a drum and it’s coming your way
Can’t you hear that boom, badoom, boom, boom, badoom, boom, bass
DANY & RIVER ☞


« Lullaby ! J'sors, tu peux me dire ce que tu veux ? » ma gamine se dépêche d'accelerer son allure, passe sa tête à travers l'embrasure et crie ( alors que je ne suis qu'à quelques putains d'centimètres d'elle, pourquoi elle fait ça, sérieux ? Combient de fois vais-je devoir lui répeter qu'elle n'est pas obligée d'hurler pour se faire entendre ?) : « UN FRAPPUCCINO CHOCO NOISETTES !». Et mes tympans, ma jolie ? Aies pitié d'eux. Je retrousse le nez en une mimique indescriptible et hoche la tête. Avant de tailler la route, quelques précisions s'imposent : « Tu n'ouvres la porte à personne, tu ne téléphones à personne et surtout : tu ne réponds pas aux appels de ta grand mère, compris ?». Elle secoue la tête avec un enthousiasme démesuré. Je me contente de sourire, plus le temps passe, plus elle ressemble à sa mère, plus le temps passe, plus ça m'rend bougon. Je claque un bisou sur sa tempe et referme derrière-moi. En route vers l'infini et au delà. Mon " infini et au delà" se résume au Starbuck. Prends un café, un muffin au chocolat, pose-toi sur une table et BAM tu es en Australie ou je ne sais où. Ailleurs, en tout cas, quelque part : on t'as pas d'enfant, pas de responsabilité. J'monte dans ma caisse qui aurait franchement besoin de passer au lavage, il doit bien y avoir 3 couches de saleté. Cincinnati c'est pollué, mine de rien. Je freine sec - tout à coup- j'sais pas d'où il est sorti cet écureuil. Je n'savais même pas que ces bestioles existaient toujours, pour tout vous dire. Bref, je pile, je manque de justesse de percuter mamie qui vocifère en brassant de l'air des " petit con, bougre, gros imbécile...les jeunes de mon temps..." exactement: les jeunes de ton temps c'étaient des coincés de l'anus. Les jeunes de ton temps, c'était pas y'a DEUX siècles ? J'avance ignorant ses remarques, j'appuie sur le bouton ON du baromètre colère en la gratifiant d'un énorme sourire. Là, j'comprends que je lui ai porté le coup de grâce. Quelques mètres plus loin : le temple se dessine sur mon horizon. Ô joie, Ô bonheur : AVE Starbuck ! Je garre ma bagnole, après avoir vérifié que les portières sont fermées ( toujours, toujours, la dernière fois que j'ai laissé ouvert, je l'ai retrouvé en pièces détachés, surelevée sans pneu, sans phares et sans moteur), je m'engage sur le passage piéton et manque de me faire écraser par une demoiselle à bord de sa lanborghini. On dit quoi dans ce genre de situation: connasse regarde un peu où tu vas ou la roue tourne, la roue tourne gros bêta ? Vous l'aurez compris, je ferme maggle parce que quelques minutes plus tôt j'étais cette fille 'fin pas vraiment cette nana à proprement parlé...peu importe : vous l'aurez compris ? Je cours vers mon agence de voyage aka Starbuck , croyez-moi c'est le Thomas Cook chez moi. J'entre, j'hume l'odeur capiteuse du café et j'vous dis pas le contentement qui me submerge, ça s'passera de commentaire ( sauf s'ils sont constructifs). J'avance, j'essaye de mettre un frein à mon entrain ( un gosse, un vrai gosse des fois, c'est ahurissant) tout à coup, sortie de nulle part elle perce mon champ d'vision, elle lui fout une torgnole : pauvre champ de vision, il a un oeil au beurre noir. " Elle" c'est qui ? C'est Danylynn Muse Burwell, mannequin à ses heures perdues et briseuse de coeur par intermittence. J'sais pas, je pensais qu'on avait eu un feeling, type : toi tu m'plais, oh ouai, tu m'plais, j'voudrai bien qu'on remette ça. Pas du tout, elle , elle souffle le chaud, elle souffle le froid , elle fout des vents que dis-je, des TOURBILLONS et toi, pauv' con: emporté par le cyclone. Quand une gonzesse me fait de l'effet : apollon ou pas, moi, j'perds TOUS mes moyens. La maladresse s'emparre de mon corps et j'commence à dire n'importe quoi. Sérieux, Muse, pourquoi tu débarques piles au moment où c'est à mon tour de faire ma commande, hein ? « J'aimerai un macchiato Burwell, un muffin et un frappuccino choco Muse...». On rembobine, bordel de merde et on recommence : « J'aimerai un macchiato caramel, un muffin et un frappuccino choco noisette, merci.» Je détourne la tête, ma main venant frapper contre mon front, je lui aurais bien présenté le comptoir à mon front mais, c'bon, je pense avoir assez attiré l'attention sur moi, pour le moment. N'empêche, un sourire étire mes lèvres, là, elle ne m'ignore pas. Et moi, je récidive, je m'enfonce allez mon grand, prend une pelle et creuse : « Ca gaz ? » Vocabulaire des années 90, bonjour. L'ancien revient à la mode qu'on dit, non ?


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MessageSujet: Re: Le ridicule ne tue pas, il pousse au suicide   Le ridicule ne tue pas, il pousse au suicide Icon_minitimeVen 13 Jan - 20:30

Tell me how I'm supposed to breathe with no air ?
If I should die before I wake
It's cause you took my breath away
Losing you is like living in a world with no air
RIVER & DANYLYNN ☞ «Danylynn ! Ma chérie j'ai besoin de toi !» Ca voulait rien dire de bon, surtout à cette heure si matinale, où les piafs avaient pas encore commencer à piailler comme des abrutis. Bref, j'venais de sortir de la douche et j'me gellais parce que les deux tourtereaux bah ils s'lèvent super tôt puis ils se lavent dans une casserole bouillante, du coup, tous les matins c'est l'même calvaire. J'avais juste une petite culotte bleue à pois, j'allais pas sortir le grand jeu juste pour aller bosser, puis c'pas comme si j'avais reellement la tête à sortir, ma télé m'suffit largement comme partenaire pendant mes nuits passées seule. J'mets quand même le premier débardeur trop petit qui m'tombe sous la main si je veux garder mon nez intact, ma daronne trouve ça choquant que j'me trimballe presque à poil dans la maison, j'imagine qu'dans son temps c'était un délit grave puni par la loi, un truc dans l'genre. A peine j'suis en bas qu'un mioche arrive vers moi, gambalant dans mes jambes. «'man c'quoi cette chose là ? » J'ai attrapé la chose pour qu'il arrête de faire le con, il devait pas avoir plus de quatre ans, j'vois pas ce qu'il peut avoir de mignon àju part une crotte de nez qui pend. « cette 'chose' tu vas la garder aujourd'hui» Tout sauf ça, pas un gosse ! Autant me refiler le lavage express d'un cochon ou la garde d'un hipopotame. «Mais maman, je bosse aujourd'hui ! » Evidemment, 'fallait qu'elle replique « Y a pas de mais, tu l'emmènes et c'est tout, tu verras quand tu seras maman toi aussi, tu auras les même soucis. » J'lui aurait bien balancé à la gueule quelques injures obscènes, mais le p'tit monstre m'a sorti un regard à la chat potté, 'savez comme dans shrek ? J'ai rien dis, jsuis partis mettre un jean parc'que j'me les pelais. J'ai finis les dernières gouttes de vodkas, j'prends pas de café le matin, ça m'rapelle le boulot avant qu'j'y sois.

J'venais d'passer quelques heures au boulot avekc Paul qui faisait le con avec un playmobil, ouais Paul, genre ils ont pas trouvé plus pourri, Paul le poulpe, Pôle emploie. « Un espresso con panna, s'vous plait. » Les clients arrivaient en masse, et à chaques mecs qui se présentait au comptoir, le gamin me demandait "c'est ton amoureux ?" Pour certains, ça ne m'aurait pas déplu mais d'autres me faisaient grimacer. «Tu peux prendre ta pause, t'as assez bossé pour le moment ! » MARIE SAINT JOSEPH ! Enfin. J'sors avec du feu et une cigarette, qu'est-ce que ça faisait plaisir d'avaler de cette putain d'nicotine, les enfants, fumez, fumez, vous trouverez jamais plus grand remaide. Sauf qu'en rentrant à nouveau, j'ai eu la surprise, déplaisante ? pas tout à fait, de voir River arriver dans le café. J'avais eu un bon feeling avec lui, enfin c'que j'voulais pas m'avouer c'est qu'c'était un peu plus fort, ça m'dérangeais pas d'l'avoir dans mon lit, 'fin jusqu'à c'que sa mioche nous choppe, mignonne, certes, mais j'ai été gênée pour la première fois d'ma vie devant un mec. Et pour sur, il devait s'sentir obligé d'venir me voir moi. J'aurais pu sortir l'excuse du petit coin mais elle tenait plus au bout de quatre fois. « J'aimerais un macchiato Burwell, un muffin et un frappucchino choco Muse ...» Je l'ai regardé, il a compris et a repris sa phrase comme quand on parle à une meuf qui bouffe dans un starbuck. « Ca arrive Carver. » J'ai pris deux tasses, j'ai commencé à partir pour les remplir, parce qu'en plus fallait qu'je bouge mon cul pour faire mon boulot correctement, mais il a repliqué «Ca gaz ?» Doux Jesus, en quelle année sommes nous déjà ? «Ca allait jusqu'à c'que j'apprenne qu'on est revenu huit cents ans en arrière. Je te retourne la question, tu vas bien ? » J'lui ai souris, finalement c'était pas plus mal qu'il soit là, j'm'emmerdais. «ALYCIA ! Un frappuccino et un macchiato !» quand j'avais pas envie de faire des commandes, elle les prenait avec plaisir.



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Le ridicule ne tue pas, il pousse au suicide

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