POUR LE MEILLEUR ET POUR LE PIRE QU'IL DISAIT...

Je soufflais. Encore et encore, jetant un papier froissé dans la poubelle à mes côtés. Combien avait précédé celui ci ? Peut-être beaucoup trop... Comment pouvais-je dire ça ? Lui dévoiler cela sans qu'il ne pète un plomb. "Mon coeur, tu vas être papa..." ou "Mon amour, j'ai une grande nouvelle à t'annoncer. Tu vas être père." ou bien même "Sacha... Je suis enceinte." ou encore... Non, je ne voyais pas comment lui dire, cela restait bloqué encore et encore et rien ne venait sur le papier. C'était dramatique. Totalement inconsidéré et j'étais piégée. Totalement et incommensurablement empêtrée dans tout ça. Avorter ? Je m'y refusais. Pourquoi ? Parce qu'une vie c'est sacré et qu'en moi grandissait le fruit d'un réel amour... Je savais pertinemment que j'aurais pratiquement la journée pour moi, Sacha travaillant même les Samedis et de temps en temps les DImanche, en ce Samedi j'avais la maison à moi... et l'inspiration très loin. Quittant finalement la table de la cuisine, j'ouvris le réfrigérateur, en sortant du jus de raisins et commençant à préparer de quoi manger un petit bout, la télécommande de la chaîne hi-fi dans la main, j'allumais la bête, la radio déblatérant l'horoscope avant de passer à ce qui m'intéressait le plus : la musique. Si bien que Lady Gaga dans la baraque, je coupais assurément les quelques légumes que j'avais sorti, décidant de faire cuire la viande entre temps. N'ayant nullement capté la porte d'entrée qui s'était ouverte, tellement absorbée par ma cuisine et l'ambiance dans la cuisine.

POUR LE MEILLEUR ET POUR LE PIRE QU'IL DISAIT...

U2 en fond sonore, je m'évertuais à préparer le repas pour ce soir, histoire qu'en rentrant, Sacha n'aurait qu'à mettre les pieds sous la table et moi qu'à réfléchir à ce cruel dilemme qui s'imposait à moi. Éminçant, taillant et m'assurant que rien ne brulerait, surveillant avec un œil de lynx mes casseroles et poêles, je manquais de sursauter lorsque je sentis quelqu'un me prendre par les hanches et un baiser sur mon cou, je commençais à craindre pour ma vie, ma première action fut laquelle ? De lâcher le couteau qui vint se poser sur le comptoir de la cuisine. Quel instinct de survie ! « Devine qui c’est… » Un sourire se forma d'autant plus sur mes lèvres, la surprise étant là... pleine et entière. Il avait quitté son boulot plus tôt. Ce qui était... surprenant et me faisait grandement plaisir. Bien que la dure réalité s'imposait dans ma cervelle. Arriverais-je à lui dire ce qu'il devait savoir ? Posant mes mains sur les siennes, je les pris les deux histoire de me sentir au plus proche de mon mari. Devais-je réellement deviner ? Je penchais mon cou, l'effet de son baiser se ramenant dans ma cervelle, j'aimais quand il faisait ça... ça oui. Et il le savait parfaitement à n'en pas douter. Doux. Et qui apportait des sensations bien trop enviable si vous voulez mon avis.

« Le facteur ? Le voisin d'à côté qui a encore oublié de me ramener le sucre que sa femme m'a emprunté il y a deux semaines ? » Avais-je dit un sourire amusée sur les lèvres, tandis que je me retournais entre ses bras, refermant ensuite ses bras autour de ma taille alors que mes yeux rieurs et amoureux regardaient ses prunelles. « Ou bien mon incroyable mari qui vient de me faire une incroyable surprise en rentrant de son boulot plus tôt que prévu. » Déposant un baiser sur ses lèvres tendre, j'étais réellement contente de cette surprise. Moi qui me plaignait de ne pas le voir souvent à la maison à cause de son boulot. Pour une fois je ne pouvais que profiter de ce moment et arrêter de penser que dans ce mariage il y avait trois personnes. Lui, moi et son boulot. C'était tellement bon. « Bonjour chéri. » L'embrassant, je ne pouvais détacher ce sourire de mon visage, mes réflexions reviendront plus tard, pour l'instant je devais me rendre compte du cadeau qu'il venait de me faire en revenant à la maison. « Tu as réellement de la chance de ne pas avoir une femme impulsive, on te l'a déjà dit ? Une autre t'aurais probablement eu à faire au couteau... » Je me mis à rire doucement avant de poser ma tête contre son épaule. Plus tard... Ça attendra définitivement plus tard.

POUR LE MEILLEUR ET POUR LE PIRE QU'IL DISAIT...

J'aurais pu mettre cette frayeur dans le top 50 ou 20 allez soyons gentils que j'ai pu ressentir dans toute ma vie. Après que nous ayons tout deux découverts, j'étais certaine qu'il n'avait pas perdu du spectacle que j'avais un instinct de survie vraiment inexistants, j'avais été ravie d'être rassuré quant à mon sort. Voulant profiter au plus près de lui pour ce cadeau qu'il m'offrait. Répondant à sa question avec malice, je m'amusais à mentir, certaine qu'il ne me croirait pas. Il me connaissait que trop bien le gaillard et savait pertinemment que je n'avais d'yeux que pour lui. Enfin... je l'espérais. « Me comparer au facteur ou au voisin... Et bien j'espère que tu feras mieux la prochaine fois, parce que la je suis vexé. » Je gardais ce même sourire malicieux, j'adorais quand nous jouions comme ça, bien que l'idée de le vexer serait de temps en temps pas trop mal. Quoique non, quand nous jouions j'aimais vraiment. Voir ces fausses réactions m'amusaient, je le connaissais si bien, bien que pour une seule chose je ne savais pas quelle réaction il allait aborder. Cette chose que je n'arrivais pas à lui dévoiler. « Bah quoi ? Le facteur il est bien mignon. Okay, le voisin lui... c'est pas mon type, mais je tacherais de faire mieux la prochaine fois. » Ne perdant pas mon sourire, je caressais sa joue avec mes doigts, me décidant à répondre franchement. Je savais comment lui parler, des compliments, il était comme toute personne normalement constitué : aimant cela. J'étais bien, encore un peu plus près de lui, de son propre chef il avait fait en sorte pour que cela se produise et notre baiser j'aurais tant aimé qu'il dure plus longtemps, y mettre encore plus d'intensité bien que je me connaissais quant à mes envies. Ne pas le tuer ? En voilà une. Bien que si cela n'avait pas été lui mais un psychopathe, je n'aurais eu que mes yeux pour pleurer. Enfin vous me comprenez.

« Tu crois réellement que j'aurais épousé une femme en sachant qu'elle pouvait me tuer à tout moment ?? Et oui on me l'a déjà dis et surtout on m'a déjà dit que j'avais énormément de chance de t'avoir et que beaucoup aimerait être à ma place. » Je le regardais, choquée par ses dires. Ou plutôt faussement choquée. Voulait-il que je sois violente dorénavant ? J'en doutais, il était certain que je ne serais jamais violente envers lui, ni envers quiconque remarque, à part si on me cherchait véritablement, mais non, je serais surement une des personnes que l'on retrouvera jamais sur le banc des accusés pour meurtre. Trop pas faite pour ça. Avec un instinct de survie... minable. A la fin, je n'avais guère pu m'empêcher de sourire, l'embrassant de nouveau pour lui montrer ce que ces paroles pouvaient me faire. Caressant sa joue avec ma main, je restais là, comme ça, avant de vriller mon regard au sien. « Tu sais réellement comment me parler toi. » Lui fis-je remarquer, plus amusée qu'autre chose par ce petit jeu. C'était un de ces moments que l'on ne vivait que très peu, dommage si vous voulez mon avis. Enroulant mes bras autour de son cou, je regrettais d'être un peu plus petite que lui, même en talons, me perdant dans son cou, y déposant quelques baisers avant de relever la tête vers lui, il m'avait réellement mise de bonne humeur. « A part ça, tu n'avais pas rendez-vous ? » Lui demandais-je, subitement inquiète pour ses affaires.

POUR LE MEILLEUR ET POUR LE PIRE QU'IL DISAIT...

Je n'ai aucune idée de pourquoi je parlais de mes gouts en matière d'homme, ou plutôt j'en avais une petite. Histoire de voir ce qu'il en penserait. Non pour qu'il me donne son avis quant à notre facteur ou notre voisin, mais bel et bien voir sa réaction, sa réponse à tout ça. J'aimais jouer avec lui, à tout types de jeux et c'est surement en me mordant l'extérieur de la lèvre que je le regardais faire mine de réfléchir en me tentant bien que trop, ses doigts glissant le long de ma colonne vertébrale. Il savait y faire... il savait me faire frémir.

« Hum, laisse-moi deviner. La prochaine fois tu me confondras avec le boucher ou même la concierge. Alors méfies-toi si tu me fais le même coups, j'ai déjà quelques idées en tête pour t'embêter. »

Je faillis acquiescer, il me connaissait définitivement si bien. Trop bien même, ce qui court-cuitait un peu l'effet sincère de mes conneries, mais bon, cela n'était pas plus mal, cela nous évitait des disputes quant à une potentielle jalousie de sa part ou de la mienne. Seulement ces lèvres m'empêchèrent toute réponse, et c'était certain que j'étais curieuse de savoir de quels idées il parlait. Je le regardais avec suspicions, le tirant des casseroles et autres poêles qui se trouvait sur le feu pour l'interroger quant à la raison de son retour. Pas de boulots ?

« Oh tu sais, les clients du dimanche viennent rarement quand ils prennent rendez-vous. Ils oublient très certainement ou alors préfèrent passer du temps avec leurs familles et pour ça, je les comprends tout à fait. »

J'acquiesçais. En effet, c'était totalement compréhensif et pour une fois mon homme rentrait à la maison également. Chose qui allait se fêter comme il se le devait. Après un bon repas en sa compagnie. Manger le midi avec lui ? C'était avec empressement que j'avais hâte, bien que les deux aiguilles positionnées sur le même trait dans la pendule étaient passées depuis un temps. J'avais tendance à trainer quant à mon repas, surtout depuis quelques temps, depuis que je savais que bientôt les nausées et autres risquaient d'arriver.

« Bon, je vais pas m'en plaindre, vu que tu es là... avec moi. » Lui dis-je, avec un sourire tandis que je surveillais à ce que je sentais si rien n'avait brulé. A ce que je pouvais sentir, tout allait bien. « Ça te tente qu'on cuisine ensemble pour manger tout les deux ? Ensuite... » Ensuite il pourrait faire ce qu'il voudra (a). « Tu as carte sur table pour la journée. » Et je déposais un baiser sur sa joue en attendant toute réponse. A coup sur, nous allions bientôt avoir faim tout les deux, fallait peut-être éviter de me faire regretter d'avoir cuisiné quelque chose de bon pour mon cher petit mari.

POUR LE MEILLEUR ET POUR LE PIRE QU'IL DISAIT...

Ma main caressait ses cheveux, mon regard dans le sien, j'aimais ce moment. Amusant, tendre, c'était un des bons moments de notre mariage. Cela m'occupait suffisamment l'esprit pour que j'en oublie de flipper, de ruminer et de craindre de le perdre. Pourquoi craignais-je cela d'ailleurs ? Nous étions heureux, non ? Oui. Mais nous n'avions pas encore parlé d'avoir un bébé maintenant... Et c'était ce qui allait arriver. J'allais tout chambouler. Et si il ne me le pardonnait pas ? Je voyais à son sourire qu'il n'en avait pas fini avec moi et je me concentrais sur lui, oubliant de réfléchir. Cela ne servirait à rien mis à part me faire déprimer.

« Oh mais si tu veux, je peux retourner travailler !? »

Je fronçais les sourcils. Y croyait-il vraiment ? Il s'était éloigné de moi, ce qui déjà ne me plaisait guère, ce fut moi qui me rapprocha de lui, avec un sourire amusé et mesquin sur le visage. Vraiment ? Il voulait repartir au travail ? Encore un jeu à n'en pas douter. Je vins lui murmurer à l'oreille ces quelques mots. « Le jour où tu te retrouveras menotté au radiateur pourrait arriver à grand pas mon amour. » Lui mordant légèrement le lobe de l'oreille, je lui montrais ainsi que je blaguais, bien que si un jour il m'était nécessaire de le menotter, je saurais où trouver des menottes. Déposant sur ce même lobe un léger baiser, j'en revins à mon activité précédente. Avant qu'il n'arrive. Une proposition intéressante. Voilà ce que je lui proposais. Sa réponse ? J'étais curieuse de la découvrir.

« Et bien, si tu n'as pas peur de finir à l’hôpital à cause d'une indigestion, je veux bien t'aider. »

J'avais bel et bien vu la grimace qu'il avait fait. Je savais qu'il n'aimait pas ou plutôt qu'il n'était pas le roi de la cuisine, le chef de ses lieux. De nous deux, j'étais la reine des casseroles et poêles. Entendons-nous bien, je chante bien ! Aucune allusion à ma voix sous la douche mais bel et bien aux ustensiles, pigé ? « Ne t'inquiète pas, je serais là pour t'expliquer et m'assurer qu'on ne finisse pas à l'hôpital. » Lui dis-je amusée. Et puis à l'hôpital... J'irais c'était sur vu la grossesse. Donc je n'avais guère peur. J'aimais voir ce sourire coquin sur son visage si sexy, j'aimais tout de lui au fait quand j'y pensais. Et ses lèvres se déposant sur les miennes, j'aurais du lui dire dés le début qu'il pouvait faire ce qu'il voulait de moi... J'aurais du.

« Très intéressant tout ça. Je te propose qu'on discute de notre futur programme pendant notre repas, cela te convient ?? »

J'acquiesçais. C'était un bon plan. Un très bon plan. Je pris ses mains dans les miennes, lui adressant un sourire déterminée et bienfaiteur. Pour en discuter, nous devions déjeuner. Et pour cela, il fallait préparer le repas. C'est donc en réfléchissant à quoi faire avec tout ça que je trouvais quoi faire. Les légumes à couper pouvaient parfaitement faire partie d'une ratatouille, je pouvais également faire un peu de pâtes pour le côté féculents et pour amadouer l'homme de ma vie qui n'était pas tellement fan des légumes. Comme bon nombres de mecs remarque. Entre les légumes et les frites ? J'avais peu de doutes quant à la réponse qu'il fournirait.

« Je te propose alors que tu mettes la table et une fois fait, tu me rejoins en cuisine, ça te tente ? On fera une ratatouille avec des pâtes. Je m'occuperais de la ratatouille et toi... des pâtes. Ça te va ? Tu veux de la viande avec tout ça ? »

Lui demandais-je, m'étant déjà dirigée vers le réfrigérateur, j'aimais faire la cuisine. Pour lui le plus souvent mais je me rendais compte que bientôt... Je ne devrais pas que le nourrir lui et cela me fit un peu peur. Je me trouvais devant le frigo ouvert, attendant de savoir si ce que je lui proposais lui plaisais tout en réfléchissant à ce bébé... Qu'allais-je faire ?